Blaye juin 2015

Par jyvago le 4 Octobre 2015 à 13:34


La grande randonnée, je pensais bien avoir tiré un trait définitif dessus, il me semblait que ce n'était plus de mon âge et puis..... Et puis, faut jamais dire plus jamais, en fait la randonnée en solo, c'est comme une drogue, (les effets indésirables en moins) lorsqu'on y a gouté, il est très difficile de s'en passer. L'élément déclencheur, fut la remise en "musculaire" de mon trike. J'avais au fond de mon garage mon ancienne remorque monoroue, celle qui m'avait donné quelques soucis en Bretagne. Je l'ai remise en état, bien consolidée, elle aurait été apte à repartir pour de longs périples. Le hic, une monoroue sur le Scorpion c'est extrêmement difficile à adapter, mais........j'ai toujours la deux roues, celle qui est allé jusqu'en Dordogne, deux fois plus lourde, mais qui va très bien avec le trike. L'objectif était modeste, partir seulement quelques jours, descendre la côte Vendéenne et aller faire un petit tour du côté de la Rochelle, mais rien n'était figé dans ce programme. Et puis il y eut ! En effet il y eut une rencontre impromptue qui vint quelque peut bouleverser ma programmation. C'était courant mai, j'étais en balade avec le "Papillon" alors que je m'arrêtais sur la place du village à Saint-Georges de Pointindoux afin de me désaltérer, je n'avais pas remarqué qu'une voiture me suivait et....s'arrêtait également au même endroit. Je n'ai pas eu le temps de "dégainer" mon bidon pour satisfaire ma soif qu'un monsieur s'approcha de moi et d'engager la conversation au sujet de mon engin (le VM, restons correct) puis une dame (sa ?) s'approchant également, très sympas tous les deux. Et puis alors que chacun de nous s'apprêtait à reprendre sa route, la dame se dirigea vers le coffre de sa voiture et revint vers moi avec une bouteille de Côte de Bourg à la main. Moi qui ne consomme pas ce genre de breuvage, dans un premier temps, je décline ce cadeau et sur son insistance, finit par l'accepter, après tout je trouverai bien un client qui saura apprécier ce nectar. C'est pas tous les jours qu'on m'offre une bouteille de vin sur un parking lors de mes virées alors bien entendu, je cherche à comprendre et la dame me dit qu'elle est viticultrice en Gironde, au Château Sauman sur la commune de Villeneuve près de Blaye. Blaye ! tiens ça tombe bien ça, moi qui voulait descendre en direction du sud-ouest jusqu'à la Rochelle, pourquoi n'irais-je pas jusqu'à Blaye ? 100 km plus bas me dit-elle, bof ! pourquoi pas ? ok, vous pouvez venir, ça tombe bien nous sommes du bon côté de l'estuaire vous n'aurez à traverser à la nage !! Bon, Blaye c'est peut-être très sympa, mais je ne vais tout de même pas aller là-bas juste pour rendre visite à une viticultrice rencontrée sur un parking ! A propos de ce couple qui ne me semblait pas en être un vrai, elle étant viticultrice, dans ma petite tête le monsieur devait être un commercial et tous deux devaient être en prospection ! C'était partiellement vrai, la vérité est un peu plus compliquée.....à suivre ! Il se trouve que dans la région Bordelaise, j'ai pas mal de copains vélomobilistes et trikistes, bref des couchistes, je leur fait donc part de mon projet afin qu'on puisse éventuellement se rencontrer sur place. Entre ceux qui bossent et ceux qui ne sont pas disponibles, il se trouve que seul un couple est dispo ce jour là, Didier et Laurence, ça tombe bien, ils ont passé une nuit à la maison il y a quelques jours ! Le moment du départ approchant, j'envoie un mail à Véronique (c'est le prénom de la viticultrice) accompagné de la photo ci-dessus et je reçois une réponse par retour me disant qu'ils m'attendaient (ils ?) J'ai bien travaillé mon itinéraire sur internet et injecté le tout sur mon GPS. Il y a en gros 270 km, en principe c'est réalisable en trois étapes, SI mes genoux tiennent, le trike en lui même ne me pose pas de problème, mais il faut tirer cette foutue remorque de 30 kg et ce, sans assistance ! Je prends donc la route au petit matin, le vendredi 5 juin, ma première escale se fera à Puyravault en vendée, à la frontière de la Charente Maritime, sur le camping le Merval, en pleine nature sur l'axe de la Rochelle. La seconde étape me mènera jusqu'à Saintes au camping municipal, aie ! pas facile d'y accéder. Et enfin dimanche 7 en fin de matinée, je suis sur place au camping la Citadelle à Blaye, le camping étant situé dans l'enceinte même de la Citadelle. Le trajet aller s'est relativement bien passé à 15,6 km/h de moyenne, compte tenu du relief et de la charge tractée, c'est pas trop mal. Bon il n'aurait pas fallut plus de dénivelé, dans certaines portions j'étais très très juste et avec aucune dent de réserve, en fait pour tracter il faudrait un petit plateau de 24 au lieu du 28 actuellement. Donc après une bonne nuit de repos, lundi 8 au matin j'attends Didier et Laurence qui viennent de Marcheprime au sud de Bordeaux, 80 km tout de même par l'autoroute. Didier très méticuleux nous à concocté une petite virée côtière sympa, jusqu'à Bourg, le long de l'Estuaire en passant en face du Bec d'Ambès. Pour visionner la vidéo en plein écran cliquez ici Nous avons passé une super journée, quelque peu écourtée, car Didier et Laurence avaient rendez-vous le soir même (le hasard) avec d'autres randonneurs vélomobilistes Bretons, partis pour un mini tour de France. Le mardi, je devais rencontrer Véronique, je l'avais donc prévenue par mail de mon arrivée et elle m'avait répondu que "Pierre" viendrait à ma rencontre près de la gare routière de Blaye. Ah oui, j'allais oublié, j'étais invité à déjeuner avec eux. Alors qui est Pierre ? je ne vais pas tarder à le savoir, lorsque déboule sur son mini vélo blanc (et non jaune) le monsieur que j'avais rencontré sur le parking de Saint Georges de Pointindoux. Bien sûr je le reconnais et effectivement Pierre m'explique la situation, leur situation personnelle et......que je maintiendrais privée ! La situation un peu complexe de mes hôtes fait que l'on ne va pas déjeuner à la propriété viticole, mais dans un gîte loué par Pierre. Déjeuner en toute simplicité à l'ombre sur la pelouse, avant que Véronique ne reparte à la propriété, me laissant seul poursuivre la conversation avec Pierre, avant qu'à mon tour j'aille la rejoindre pour une courte visite des chais, faisant par la même occasion la connaissance de son père. Il était temps pour moi de rejoindre le camping afin de préparer mon retour dès le lendemain. Ce retour, je le prévois en quatre étapes au lieu de trois à l'aller et en modifiant un peu l'itinéraire sur sa première partie. La première étape retour mènera à Surgères, j'ai eu bien de la misère à accéder à ce foutu camping de la Gères, très mal signalé, où, je me suis fait de nouveaux amis, enfin, plus intéressés par mon gouter que par ma présence !! coincoin !! Le lendemain c'est au camping du Lac à Saujon que je fais escale, Saujon, j'y avais fait ma pause petit déjeuner à l'aller et il m'avait semblé y voir les restes d'un château, ce sera donc l'occasion pour faire une petite visite. En fait de château il subsiste une superbe porte, mais la grande curiosité, c'est l'église qui est située dans l'enceinte même de ce château disparu. Il a plut une partie de la nuit et à l'heure du réveil, il continue de pleuvoir, je n'ai pas l'intention de plier dans ces conditions, je reste donc sous la couette jusqu'à ce que je m'aperçoive que mon voisin, randonneur aussi, plus brave que moi est après plier bagage, ni une ni deux, donc je fais de même ! Plier humide c'est une chose que je déteste, mais parfois il n'y a pas le choix. Nous quittons le camping presque simultanément, mais ne nous étant pas concertés, lui part par la gauche de la ville, et moi je pars à droite. Toujours est-il que malgré mon itinéraire à rallonge, je le retrouve à la sortie de la ville. Faut dire qu'il pleut toujours, que nous sommes encapuchonnés et que la circulation est assez dense, donc prudence. Je reste en sa compagnie quelques hectomètres, mais sa cadence est moins élevée que la mienne, je finis par le dépasser et......le laisser sur place, on ne se reverra plus. La pluie a cessée lorsque j'arrive à Marans, vu mon harnachement et les conditions météo, je n'ai pratiquement pas déjeuné ce matin, c'est dire si j'ai la "dalle" !! Ca tombe bien, en plein carrefour il y a une belle boulangerie qui fait de supers sandwichs et....tout près il y a un abribus, je vais pouvoir me restaurer en position assise, ce qui pour moi n'est pas un luxe ! Il ne pleut plus, je me dirige maintenant vers Luçon terme de ma dernière étape avant la maison. L'approche de Luçon n'est pas aisée avec une circulation de poids lourds très importante, je ne suis pas tranquille. Y' a même un routier (sympa) qui m'a mimé avec sa main, le geste d'un pistolet, probablement pour me faire comprendre que c'était suicidaire !! Enfin à chacun ses responsabilités, moi je n'avais pas d'autre choix que de prendre cette route, j'étais parfaitement signalé, à eux aussi d'être raisonnables, ils ne sont pas propriétaires de la route, tout professionnels qu'ils soient !! En fait, je sais qu'il existe un camping à Luçon, mais ou est-il et de quelle nature je l'ignore. Après être allé au centre ville avec mon attelage, j'ai du demandé où était situé ce fichu camping des Guifettes, en fait en plein marais à deux km du centre environ. Alors peut-on encore appeler cela un camping, quand il y en tout et pour tout, que deux pauvres emplacements pour tente où caravane, le reste étant exclusivement occupé par des mobil-homes savamment enchevêtrés !! Bon de toute façon je n'ai pas le choix, c'est le seul (camping) dans ce secteur. Au petit matin, comme je dois traverser la ville de Luçon et que j'ai l'intention d'être à midi à la maison, je quitte le camping avant qu'il ne fasse jour, nous sommes au mois de juin, donc à cinq heures du matin, le jour vient très vite. Cette dernière étape n'est pas la plus reposante, il y a pas mal de relief, cependant, comme prévu, à midi je suis à la maison, c' en est fini de cette virée en terres Bordelaises... Au bilan de cette petite rando, 648 km parcourus à une moyenne de 14,5/15 km/heure, c'est satisfaisant. Mes genoux ont tenus, c'était un test intéressant, mais que je ne renouvellerai plus, le trike seul sans assistance, c'est relax, mais avec 30 kg tracté c'est devenu trop physique pour moi. SI nouvelle randonnée il y a en 2016, ce sera avec le Papillon+remorque....